Au Canada, le secteur du transport est à l’origine de l’émissions de 217 millions de tonnes de CO2éq par année, soit près de 30% des émissions totales de gaz à effet de serre du pays. À l’échelle du Québec, c’est 45% des émissions de la province qui sont dues au transport. Pour atteindre l'objectif de carboneutralité en 2050, il est impératif de commencer à réduire nos émissions dans ce secteur.
L’avantage lorsque l’électricité est propre comme au Québec, c’est qu’un véhicule électrique permet de réduire considérablement l’empreinte carbone de nos déplacements. Et nos gouvernements l’ont bien compris ! Ils encouragent la population à acheter ce type de véhicule, en lui proposant différents programmes de subventions. Au fédéral, le programme Véhicule Zéro Émission permet de bénéficier d’une aide de 5 000 $ à l’achat d’un véhicule électrique et au provincial, le programme Roulez Vert, de Transition Énergétique Québec offre une subvention de 8 000 $. En cumulant les deux subventions, il est possible de bénéficier d’une aide de 13 000$ pour l’achat d’un véhicule électrique !
Comment est-il possible d’éviter des GES et de gagner de l’argent grâce aux véhicules électriques?
Analyse de cycle de vie
Pour comparer les émissions des deux types de véhicule, il est nécessaire de faire une étude du type Analyse de Cycle de Vie, qui prend en compte l'ensemble du cycle de vie du produit, de sa construction à sa fin de vie en passant par son utilisation. Le CIRAIG a mené pour le compte d'Hydro Québec une analyse de ce type dans le contexte québécois. En voici les résultats.
Lors de la phase de la construction, le véhicule électrique émet plus de GES à cause de la fabrication des batteries. Les études actuelles s’accordent pour dire que la construction d’un véhicule électrique émet 16 tonnes de CO2éq alors que celle d’un véhicule à essence n’émet que 8 tonnes de CO2éq.
Pour la phase d’utilisation, c'est-à-dire lorsqu’on roule avec, cela dépend de la qualité de l’électricité. Au Québec, grâce à l’hydro électricité, un véhicule électrique ne produirait que 1 tonnes CO2éq contre 41 tonnes CO2éq pour un véhicule à essence lors de la totalité de sa phase d’utilisation soit 10 ans.
Enfin, les émissions liées à la phase de fin de vie sont similaires entre le véhicule électrique et celui à essence.
Hydro Québec - Comparaison
Au total, un véhicule électrique émet 18 tonnes de CO2éq lors de sa durée de vie alors qu’un véhicule conventionnel émet presque 50 tonnes de CO2éq ! Acheter un véhicule électrique est donc bien une bonne option pour réduire son impact environnemental.
Taxe sur le carbone
Le Québec n’est pour le moment pas tenu de payer la taxe fédérale, grâce à sa participation avec la Californie du marché sur le Carbone. Cependant, si le Québec était amené à payer cette taxe, voici les conséquences que cela aurait sur les coûts.
Un véhicule à essence émet en moyenne 4 tonnes de CO2éq par année, ce qui impliquerait un coût supplémentaire de 200 $ par année. Les émissions liées à l’électricité étant très faibles, moins 0,1 tonnes de CO2éq par année, le coût serait seulement de 4 $ par année ! Un véhicule à essence coûterait donc 200$ de plus par année.
Etude économique
Comparerons les coûts d’achat et d’utilisation d’un véhicule électrique avec ceux d’un véhicule à essence. Une voiture électrique coûte en moyenne 40 000 $ alors qu’une voiture à essence équivalente coûte 25 000 $. Cette différence de prix s’explique principalement par le prix élevé de la batterie.
Les Québécois.es peuvent bénéficier de deux subventions à l’achat d’un véhicule électrique :
- Une subvention fédérale propose une aide financière de 5 000 $ pour tout achat d’un véhicule électrique;
- Une subvention provinciale propose une aide de 8 000 $;
Au total, c’est une économie de 13 000 $ pour l’acheteur, ce qui couvre presque entièrement le surplus d’un véhicule électrique !
Tableau
Comparaison de coût d'utilisation d'un véhicule électrique vs un véhicule à essence.
| Véhicules | Distance annuelle | Consommation moyenne | Coût de l'énergie | Coût annuel d'utilisation |
| Essence | 15 000 km | 7,5 L/100 km | 1 $/L | 1 125 $ |
| Électrique | 15 000 km | 17 kWh/100 km | 7,5 ¢/kWh | 192 $ |
Ainsi, rouler avec un véhicule électrique permet d’économiser 933 $ par année, sans prendre en compte la taxe fédérale sur le carbone.
Au final, malgré un prix d’achat plus élevé, les subventions et une électricité moins chère que l’essence permettent d’obtenir une rentabilité en seulement deux ans !
Conclusion
On a donc démontré qu’il était non seulement rentable de changer de véhicule et d’acheter un véhicule électrique mais qu’en plus en faisant ainsi on réduisait notre empreinte carbone.
