Réduire les gaz à effet de serre du secteur résidentiel.

En 2017, la Belle Province a émis 78,6 M tonnes de CO2-eq. Cela représente un peu plus de 9 tonnes de CO2-eq par habitant. Pour respecter les engagements internationaux du Québec découlant de l’Accord de Paris, il faudrait limiter nos émissions à 2 tonnes de CO2-eq par personne. Des efforts importants sont à prévoir  pour atteindre cet objectif.

GES résidentiel par type au QC

Le secteur résidentiel est responsable de 4,6 M tonnes de CO2-eq, soit 4% des émissions de la province. Le graphique ci-dessus démontre que la majorité des émissions du secteur résidentiel proviennent des énergies fossiles, telles que le mazout ou le gaz naturel. Ces ressources sont principalement utilisées pour le chauffage des ménages. En effet, d’après Statistique Canada, il reste un nombre étonnamment grand de fournaises utilisant des énergies fossiles au Québec: 

  • 330 000 fournaises au mazout,
  • 117 000 chaudières au gaz naturel,
  • 4 400 fournaises au propane.

À eux seuls, ces équipements génèrent environ 3% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec. Une fournaise au mazout émet 4 tonnes de CO2-eq par an. Par exemple, un ménage de 2 adultes avec 2 enfants, ne devrait émettre que 8 tonnes de CO2-eq pour respecter les engagements internationaux du Québec. En chauffant son logement au mazout, le ménage aura déjà utilisé la moitié de son budget annuel de carbone. Pour compenser ces émissions de carbone, il faudrait planter l’équivalent de 6 arbres chaque année. Si on prend en compte les émissions de toutes les fournaises du Québec cela représenterait 2,7 millions d’arbres par année ! Cette solution n’est assurément pas réalisable.

Un ménage de 4 personnes a déjà entamé son budget carbone de moitié seulement en chauffant son logement.

 

Heureusement, il existe une alternative. Le graphique ci-dessous compare les émissions des GES pour différents systèmes de chauffage au Québec. Les fournaises au mazout émettent 100 fois plus de GES qu’un système électrique. Remplacer ces fournaises polluantes par des équipements électriques, permettrait l'élimination des GES de manière durable! 

GES résidentiels par ressources au QC

4 tonnes de CO2-eq c’est l’équivalent de 2 aller/retour Montréal-Paris! ✈️

 

Nous avions également démontré dans un autre article, que le remplacement d’une fournaise est une option financière particulièrement intéressante. Non seulement le prix de l’électricité est beaucoup plus bas que le prix des combustibles fossiles, mais diverses subventions existent déjà pour encourager cette transition. Malgré les coûts d’installations, la rentabilité du changement d’un système de chauffage au mazout vers un système électrique est généralement atteinte en moins de 5 ans.

Changer tous les vieux systèmes de chauffage de la province permettrait de réduire de 3% ses émissions. Cependant, en remplaçant ces équipements, on augmenterait de 1,800 MW la demande en électricité en hiver lors de la pointe. Cette nouvelle demande nécessiterait un supplément en puissance équivalent à celle fournie par le barrage de la Romaine. Notre enjeu futur sera donc d’électrifier nos usages polluants tout en évitant de surcharger le réseau électrique. Pour ce faire, on pourra compter sur l’efficacité énergétique et la sobriété énergétique.

 

Changer toutes les fournaises au gaz naturel et au mazout demande l’équivalent en puissance de deux barrages La Romaine.

 

En bref, la conversion des systèmes de chauffage au mazout ou au gaz naturel par des systèmes électriques est la mesure la plus efficace pour lutter contre les changements climatiques dans le secteur résidentiel. En revanche, elle apporte de nouvelles problématiques liées à la production d’électricité et à la disponibilité de l’électricité.